Viry-Châtillon « La Prairie » L’art de la culture urbaine
Conçu comme un process porteur d’innovation, car très intégré et structuré autour des valeurs de solidarité, de partage, de transmission, de respect de l’environnement, le projet d’aménagement de « la Prairie », à Viry-Châtillon, connaît un grand succès aujourd’hui.
Son originalité tient davantage de la synergie de multiples approches novatrices. En effet, outre la co-construction par plusieurs publics cibles (associatifs, scolaires, personnes en insertion et/ ou en difficultés sociales…), la Prairie initie une véritable démarche partenariale. Pour la municipalité de Viry-Châtillon, l’idée de départ a été, non seulement d’ouvrir ce site au public, mais de construire autour, un projet global ambitieux, susceptible d’être emblématique de la politique communale menée en matière de développement durable et solidaire. D’une superficie de 2,6 hectares, le terrain considéré et propriété de la commune, était entièrement en friche et fermé au public. Entouré par un établissement scolaire, une zone d’habitation essentiellement pavillonnaire et la partie privée d’un Domaine, il offrait de véritables potentialités pour être transformé en un lieu de convivialité pour tous les Castelvirois. Les vraies contraintes rencontrées, et c’est là tout l’intérêt de ce projet de réhabilitation, « ont été de partir d’un point zéro, puis de cheminer de sa définition à sa faisabilité. C’est sur la base d’une volonté politique forte et identifiée que cet espace a été rouvert », explique Lionel Rivieri, DGA de la Ville de Viry-Châtillon, ajoutant « notre chance dans ce projet territorial a été de nous appuyer sur le savoir-faire de plusieurs opérateurs d’insertion locaux. En effet, pour répondre aux objectifs de développement durable et solidaire, deux partenaires ont plus particulièrement été sollicités pour assurer cette première étape : le Chantier Ecole de Maryse Bastié et un Atelier et Chantier d’insertion porté par l’association « Études et chantier d’Îlede- France » qui dispose d’une solide expertise en matière environnementale et qui travaillait dans l’agglomération, sur la commune voisine ».
Daniel Simon
La Prairie en 3 réponses
ID : Culture urbaine et maraîchage biologique à quelle fin ?
Lionel Rivieri : l’intérêt de la Prairie est d’avoir démontré que nous pouvions agglomérer des collectifs tant sur le plan culturel, agricole, patrimonial et d’insertion sociale avec pour point de mire la réhabilitation d’un site abandonné. Tout en ne perdant pas de vue que cette démarche soit transposable à d’autres communes.
ID : Derrière tout ce dispositif, vous avez voulu vous situer hors des circuits conventionnels marchands.
Lionel Rivieri : effectivement, nous avons fait le choix d’une pratique d’échanges démonétisés reposant sur des collectifs se répartissant les productions et avec au bout de la chaîne, une épicerie sociale proposant à une centaine de personnes en grandes difficultés de remplir leur panier à moindre coût ; l’idée étant de revisiter le colis alimentaire classique mis en place dans les années 70.
ID : La Prairie, une démarche somme toute très humaniste.
Lionel Rivieri : ce qui est passionnant dans la mise en oeuvre de ce projet citoyen, c’est cette alliance obtenue autour de l’insertion des publics en difficultés, de l’écologie, de l’enracinement, du patrimoine et de l’accès de la culture pour tous. Et au final, une réalisation qui mobilise le service Agenda 21, la Direction de l’enfance et de l’éducation, la Direction des solidarités, le CCAS, les services techniques, les Maisons des Jeunes et de la Culture, le service archives, le service culturel. C’est un projet très rassembleur et transversal. Sur un angle managérial, c’est aussi intéressant par rapport à la manière dont on peut faire travailler les services ensemble autour d’une belle idée.