La ville de Suresnes aux petits soins des agents
La Ville de Suresnes a décidé de s’appuyer sur son expérience en matière de dialogue social et d’innovation sur le travail pour surmonter les difficultés rencontrées pendant cette période de crise sanitaire et de confinement. Béatrice de Lavalette, adjointe au maire, déléguée aux Ressources Humaines et au Dialogue social, Christine Dubuis, DGA RH et David Guillaud, conseiller-expert Dialogue social et Qualité de vie au travail, détaillent les mesures prises pour traverser cette crise le plus sereinement possible.
« On a tout de suite pris conscience de l’ensemble des risques qu’allaient engendrer ce confinement. Nos journées sont beaucoup plus longues, les réunions s’enchaînent, on lit nos mails en continu. Cette période particulière peut amener des risques : l’isolement et l’enfermement », analyse Béatrice de Lavalette, adjointe au maire, déléguée aux Ressources Humaines et au Dialogue Social.
Pour traverser cette crise le plus sereinement possible, elle a donc décidé de « maintenir un dialogue social extrêmement fort, riche et constructif avec l’ensemble des syndicats de la Ville. »
Exemple : elle organise toutes les semaines, depuis le début du confinement, un point régulier avec les 4 syndicats, en audioconférence.
Garantir la santé et la qualité de vie au travail
En deux jours, la collectivité était prête à faire face. L’élue a même mené un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail exceptionnel…en visio-conférence. Le but ? « Faire part aux syndicats des mesures de prévention et de protection que nous souhaitions prendre pour garantir la santé et la qualité de vie au travail des agents et assurer la continuité d’un service public minimum », ajoute-t-elle. Une déclaration commune faisant part de leur engagement total en cette période d’urgence sanitaire a été publiée. « Nous n’avons jamais autant eu besoin des syndicats qu’aujourd’hui. Ils sont nos partenaires essentiels dans le monde du travail et pour la gestion des ressources humaines ! »
Inventer une autre forme de dialogue social
Côté management, Béatrice de Lavalette a annoncé les mesures d’accompagnement des agents, en particulier ceux exposés à l’isolement du fait du confinement. « Nous devons inventer une autre forme de lien social. » Les managers ont été appelés à « établir des contacts téléphoniques ou en visioconférence réguliers avec l’ensemble des agents de leur équipe, qu’ils soient concernés par le télétravail ou non, afin d’éviter tout risque de rupture du collectif de travail. » Aussi, les agents en situation de handicap, les étudiants porteurs de handicap et participant au dispositif « Objectif emploi » sont régulièrement appelés par la mission Handicap. Un espace d’accueil RH virtuel a été créé par mail avec une foire aux questions pour répondre aux interrogations des agents. « On doit être vigilant à maintenir ce lien dans la durée. J’utilise en priorité la visio pour notre réunion quotidienne. C’est aussi pour voir les visages, les réactions. Car certaines personnes ne prennent pas toujours la parole », explique David Guillaud, conseiller-expert Dialogue social et Qualité de vie au travail qui prend le soin d’appeler individuellement et régulièrement tous ses collaborateurs.
Souplesse et bienveillance
Suresnes est une collectivité en avance sur les questions de télétravail des agents. Cela fait trois ans qu’il est mis en place au sein de la collectivité. Néanmoins, se voir imposer le télétravail 5 jours sur 5 n’est pas la même chose que de le choisir. « On le voit bien : 5 jours de télétravail, c’est beaucoup. On perd le lien. La visio, c’est bien mais on a besoin de contacts. On a les outils mais ce n’est pas si facile de travailler sur un même document », analyse de son côté Christine Dubuis, Directrice générale adjointe en charge des Ressources Humaines. Il faut aussi savoir « couper ». « L’appartement est devenu le bureau ! Un équilibre est à trouver. Le télétravail dans ces conditions doit être souple et se faire en bonne intelligence. On ne peut pas demander la même chose qu’en temps normal », ajoute Béatrice de Lavalette.
Pauses cafés virtuelles, exercices collectifs
Certains rituels instaurés avant la prise de poste au sein de la collectivité ont été conservés. « A 9h, les équipes restauration, le service RH se retrouvent en visio pour faire leurs exercices d’assouplissement musculaire. Comme s’ils étaient dans la même pièce », sourit Béatrice de la Valette. Et d’autres pratiques sont même testées. « Je vais proposer la pause-café virtuelle à mon équipe », lance David Guillaud. Et après la crise ? « Je pense que notre rapport au travail, aux espaces, au temps va changer. Nous allons vers une collectivité plus souple, plus efficace et plus agile », conclut l’élue.
Hélène Leclerc