Optymo, la révolution des transports urbains
4,8 millions de voyages en 2007, 8,3 millions en 2012, 16 millions en 2016, 22 millions en 2020. Optymo démontre qu’une véritable révolution du modèle des transports urbains est possible. Les solutions de mobilités suggérées par le SMTC 90 modifient radicalement l’approche traditionnelle, en se concentrant sur la qualité de services et non sur les infrastructures.
Sur une agglomération moyenne de 70 000 habitants, l’ambition d’Optymo consiste à obtenir des résultats de fréquentation équivalents aux meilleurs réseaux des plus grandes métropoles, soit 300 voyages par an par habitant. Conditionné au résultat, c’est ce que doit être le financement de l’Etat. Ainsi, pour chaque million de voyages transféré vers le transport en commun, le SMTC 90 demande un financement de 1,5 M€ à l’Etat (dans la limite de l’enveloppe plafonnée à 10 M€). Il s’engage à réinvestir cet argent dans l’accélération du développement du système. La progression des résultats permettra en outre au SMTC 90 de diminuer le taux du versement transports. Cette accélération donnera l’occasion de vérifier rapidement la pertinence et l’efficacité de cette nouvelle approche. Le succès d’Optymo ouvrirait des perspectives nouvelles à l’échelle nationale. Ce modèle nouveau permettra une économie substantielle pour les finances publiques, une solution de mobilité plus efficace et moins onéreuse pour les usagers et atteindra les objectifs de report modal fixés par le Grenelle Environnement.
Un instrument de mesure unique en France
Cette méthode de financement requiert un instrument de mesure fiable et efficace. Le système de billettique, auquel le SMTC propose à l’Etat d’accéder, mis en oeuvre depuis 2007 avec le Pass unique associé au post-paiement généralisé, fournit au quotidien un chiffrage statistique précis des validations de titre de transports. Le SMTC est le seul réseau français qui peut mesurer avec précision l’heure et le lieu de la montée dans ses bus de 90 % des voyages qu’il assure en liant ces données au profil (âge, domicile, catégorie, scolaire, social, actif) de ses clients. A la fin 2013, le SMTC 90 aura achevé une transformation profonde de l’ensemble de son réseau, urbain et suburbain, ainsi que la première étape du déploiement de ses solutions vélos et voitures en libre-service. Il avait programmé l’amélioration de ses offres dans l’ensemble de leurs composantes en 2016, puis en 2020.
Dans le cadre du 3e Appel à projets, le SMTC 90 propose à l’Etat de lui permettre d’anticiper et d’accélérer la progression de ses offres :
➔ généraliser la fréquence de passage du réseau urbain à 5 et 7 minutes sur l’ensemble des lignes,
➔ augmenter la densité d’autos et de vélos en libre-service : passer de 200 à 600 vélos et de 200 à 600 voitures sur l’ensemble de la plaque urbaine, et au-delà pour mailler l’ensemble du département.
Ces deux axes de progression ne nécessitent aucune procédure réglementaire compliquée et peuvent être mises en oeuvre de façon très rapide et souple. L’accélération du développement nécessitera un effort important de communication et de promotion commerciale, compte tenu du caractère particulièrement innovant de cette offre Triple play. Bien entendu, la contrepartie de ces avantages est qu’il s’agit, pour l’essentiel, de dépenses de fonctionnement, dont le SMTC 90 ne peut assumer le financement immédiatement. Or, leur mise en oeuvre accélérée, dès 2014, permettra à l’Etat de disposer rapidement d’une évaluation de la pertinence de l’approche et d’en tirer les conséquences qui lui paraîtront nécessaires.
Une nouvelle économie des transports
Seule une offre attractive offrant un gain important de pouvoir d’achat, associée à une haute qualité de service, est à même de convaincre les familles de basculer massivement vers le transport en commun. L’approche du SMTC 90 consiste donc à promouvoir, à tester et à mesurer l’efficacité d’un modèle sobre pour les finances publiques, qui repose sur deux éléments :
➔ l’invention d’une solution globale de mobilité appuyée sur un accroissement important de la qualité de service, pour répondre à l’ensemble des besoins du client, conduit à une augmentation importante de la fréquentation et donc des recettes,
➔ l’optimisation des investissements, par le partage de la voirie, plutôt que la construction systématique de sites propres et par un tracé des lignes en matrice, qui fait bénéficier à l’ensemble des lignes les infrastructures réalisées et limite les travaux sur les points de congestion du trafic. Ainsi, le gain de pouvoir d’achat pour les ménages ne s’opère pas par un transfert supplémentaire sur la dépense publique. Les solutions mises en oeuvre jusqu’à aujourd’hui pour opérer les transferts modaux de la voiture vers les transports en commun, sont insupportables pour les budgets publics, tant en investissement, qu’en fonctionnement. L’argent public ne peut pas être déconnecté du principe d’efficacité. C’est le sens du volet innovation et mobilités durables du troisième appel à projets.
La voiture et le vélo au coeur du développement des transports en commun
Les transports en commun ne peuvent satisfaire l’ensemble des besoins en déplacement. Pour les déplacements courts (de 1 et 2 km), le vélo est beaucoup plus efficace. Pour les déplacements longs de plus de 80 km, la voiture est d’une efficacité inégalable. Un report modal massif nécessite de construire une offre de mobilités qui concurrence efficacement la possession d’une voiture. En l’absence de cette offre, sauf à limiter leurs mobilités, les ménages procèdent à l’achat d’une ou plusieurs voitures. En intégrant une offre de voiture en libre-service au système de transport en commun, les usagers bénéficient d’un service supplémentaire. Par sa singularité et ses spécificités, le dossier du SMTC 90 déborde le cadre et les critères classiques des précédents Appels à projets. En tant que démarche inédite, il s’inscrit donc idéalement dans la catégorie des projets innovants de mobilités durables du 3e Appel à projets, adapté à leurs besoins 24h/24 et 365 jours par an. Pour cela, il faut mettre à disposition des clients un nombre de voitures en quantité suffisante pour qu’elles soient à proximité d’un maximum de domiciles et à un coût compétitif. L’offre vélo permet, quant à elle, de satisfaire de la même manière les besoins en matière de déplacements de proximité ou dédiés aux loisirs. La densification des offres vélos et autos ne sont pour autant pertinentes qu’accompagnées d’un réseau de bus à haut niveau de service doté de fréquences à 5 et 7 minutes. Car l’objectif central reste de gagner au bus les quelques mille déplacements quotidiens par an, de 5 à 7 km que font en moyenne les Français.
Daniel Simon