​C’est une réalité, Hangest-sur-Somme, commune pionnière du chauffage collectif 100 % miscanthus a réussi non seulement sa transition énergétique, mais surtout un projet énergétique agri-territorial novateur, contribuant à développer le territoire.

En combinant à la fois la production d’énergie, à partir d’un combustible renouvelable et la mise en place d’une organisation capable de valoriser les ressources locales, cette municipalité picarde située entre Amiens et Abbeville, joue à fond la carte de la valorisation de son territoire, du champ à la chaudière. Alors que ses bâtiments communaux : salles de classe, mairie, salle des anciens, cantine, sur environ 1 000 m², sont encore, au cours de l’hiver 2012, chauffés au fuel, avec une consommation de près de 20 000 litres par an (pour un budget lourd, trop lourd pour une petite commune rurale, représentant environ 20 000 €/an), germe un projet de chauffage particulièrement innovant. Il faut préciser que le contexte est un peu particulier sur cette commune. En effet, la biomasse y est déjà bien présente, puisqu’un agriculteur, Philippe Colin, s’est lancé en 2007 dans le développement du miscanthus. Sur ce territoire très agricole, (1 250 ha pour 700 habitants), la commune est propriétaire d’une dizaine d’hectares. C’est ainsi que Gérard Bailleul, maire de la commune, accompagné par Philippe Colin et par un bureau d’études local, décide, pour des raisons économiques et des convictions écologiques, d’installer une nouvelle chaudière biomasse, qui sera approvisionnée à 100 % en miscanthus, implanté sur les terrains agricoles de la commune. Philippe Colin maîtrise parfaitement bien la production et la transformation de cette biomasse locale, la valorisant déjà en paillage pour des collectivités de la région, en litière pour les éleveurs et en énergie. A cet égard, il chauffe depuis 3 ans son habitation et ses bureaux grâce à son miscanthus. Une antériorité qui lui a permis de lever les craintes souvent liées au développement de démarches innovantes.