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La technologie sert les seniors

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Département des Alpes Maritimes

Alpes-Maritimes, France
  • Franck Robine
  • Directeur général des services
  • Alpes-Maritimes, France
  • @ : frobine@cg06.fr
Social / 01 mai 2015 / ID Magazine #17

La technologie sert les seniors

Le Département des Alpes-Maritimes possède dans son ADN les politiques en faveur des personnes gées, et notamment celle visant à mener à bien des actions spécifiques en leur faveur, pour les maintenir à domicile. La démarche, bénéfique, répond à une véritable demande sociale. Parmi les mesures préconisées, le déploiement d’un pack de téléassistance complet. Le dispositif a retenu toute l’attention du comité d’experts d’ID Efficience Territoriale, ce qui confère Philippe Bailbe, directeur général des services adjoint en charge du développement des solidarités humaines au sein du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, dans ses atours de « Top Manager du Mois ».

​Le contexte

Dans les Alpes-Maritimes, les personnes âgées de plus de 60 ans représentent aujourd’hui 28% de la population totale. Pour ces 300 000 personnes, le Conseil général déploie un panel d’actions. « Le Département possède dans son ADN les politiques en faveur des personnes âgées », souligne Philippe Bailbe. Après un premier schéma gérontologique portant plus particulièrement sur l’augmentation du nombre de places dans les Ehpad (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), le Conseil départemental a souhaité développé des actions, afin « de mettre l’accent sur le maintien à domicile ». Une démarche qui répond à une véritable demande : « 8 Français sur 10 affirment souhaiter leur maintien à domicile, en cas de perte d’autonomie », rappelle Philippe Bailbe.

Top Manager
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Un pack de téléassistance 

Pour favoriser ce maintien à domicile, la collectivité s’appuie, notamment, sur les nouvelles technologies, en proposant aux allocataires de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) un « pack de mise en sécurité du domicile ». « Cette offre de téléassistance avancée engendre un coût de 12 ME pour une période de 4 ans », note le DGS adjoint. Ce pack comprend plusieurs éléments :

  • 1 détecteur de fumée
  • 1 détecteur de monoxyde de carbone
  • 1 détecteur de mouvement
  • 1 détecteur de chute
  • 1 système d’éclairage, avec la mise en place d’un cheminement lumineux automatique entre la chambre et les sanitaires.

« Tous ces capteurs sont reliés au dispositif de téléassistance », précise Philippe Bailbe. Lorsqu’un problème est détecté, le centre de télégestion entre directement en contact avec la personne âgée. Si celle-ci ne répond pas ou sil elle se trouve en difficulté, un appel est lancé auprès du proche désigné par la personne âgée ou si besoin directement aux secours. Ce service propose également un suivi, « avec des chargés d’écoute et des psychologues qui peuvent intervenir à la demande de la personne âgée. De plus, la plateforme appelle tous les quinze jours au moins la personne pour s’assurer que tout se passe bien ». Cet accompagnement entre dans le cadre de l’APA, avec une prise en charge financière du Conseil départemental et une part à la charge de la personne âgée, en fonction de ses revenus.

Le déploiement

Ce pack est donc proposé à l’ensemble des allocataires de l’APA. L’entré dans l’APA est précédée d’une évaluation gérontologique menée par des évaluateurs à domicile. « Ces évaluateurs sont aujourd’hui formés à l’adaptation des logements et à la promotion de ces nouveaux outils », note Philippe Bailbe. Pour cette évaluation, « ils sont dotés d’une tablette numérique avec deux logiciels : un pour évaluer le niveau de dépendance de la personne âgée et l’autre pour évaluer le domicile ». Les installations de ces détecteurs ont commencé en début d’année. « Une centaine de notifications sont, d’ores et déjà, actées et une cinquantaine d’installations de packs ont été réalisées ». A terme, « notre objectif est d’installer 8 000 packs, à l’issue des 4 ans du plan ». 

Un accompagnement global pour le maintien à domicile 

Cette mesure entre dans un cadre plus large du maintien à domicile, qui passe, notamment par une adaptation des logements, en termes d’équipements. Dans les Alpes-Maritimes, un plan de soutien a donc été mené dans ce cadre. Parmi les initiatives, « la création d’un fonds départemental pour l’adaptation du domicile qui vise à mettre en place des mesures permettant de prévenir les accidents domestiques ». Ce fonds d’1,5 M d pour 3 ans subventionne des travaux de nature à favoriser le maintien à domicile. « Il peut, par exemple, s’agir de remplacer une baignoire par une douche, de poser des barres d’appui ou encore de motoriser un volet roulant. Le Conseil départemental peut ainsi financer jusqu’à 2 500 € pour un montant total de travaux de 4 000 € ». 

Pierre-Laurent Pizy


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