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Le pastoralisme, une solution pour prévenir les incendies

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Environnement / 11 juin 2020 / ID Magazine #72

Le pastoralisme, une solution pour prévenir les incendies

​La communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup a mis à disposition 150 hectares de terrain pour les transformer en espaces naturels à vocation agricole, une action appelée pastoralisme. Cette méthode ancestrale permet de prévenir les incendies. Une initiative distinguée "id du mois" par notre jury d'experts.

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Le pastoralisme, une solution pour prévenir les incendies

​Pâturer, entretenir, débroussailler : trois actions qui résume l’action de la Communauté de communes du ​Grand Pic Saint-Loup pour prévenir les incendies. « L’innovation n’est pas de faire du pastoralisme, un procédé ancestral* mais c’est l’esprit partenarial dans lequel il a été construit qui est innovant, explique Thierry Alignan, chargé de projets Gestion des milieux, agriculture et cadre de vie. La communauté de Communes a mis 150 hectares à disposition d’éleveurs à la fois dans le cadre de son projet alimentaire territorial, pour répondre aux enjeux de biodiversité mais aussi dans un objectif de défense de la forêt contre les incendies. » En partenariat avec la Chambre d’agriculture, un appel d’offres a été lancé pour sélectionner les éleveurs en capacité de répondre aux enjeux identifiés. « On a un plan de gestion à respecter.Une date d’entrée et de sortie, les déplacements de troupeaux sont limités à 15 kilomètres », cite Thierry Alignan à titre d’exemple.

SIX CONTRATS SIGNÉS AVEC LES ÉLEVEURS

Ce dispositif se révèle « gagnant/gagnant ». « Nous ne faisions rien de ces terres. Cela permet à la Communauté de communes d’entretenir ces milieux sans avoir à mettre de moyens. De son côté, l’éleveur peut soulager ses terres en allant pâturer ailleurs. On constate aussi le développement de la biodiversité par l’ouverture d’une garrigue qui tend à se fermer, l’ouverture du milieu, limiter le développement des arbustes et la réformation d’une végétation dense. Enfin, ce que l’animal prélève, c’est de la biomasse en moins, susceptible de brûler. » Six contrats ont été signés sous la forme de Comodat : un contrat conclu à titre gracieux pour six ans, renouvelable deux fois par période de trois ans.

TRISTE INCENDIE EN 2010

Le territoire de la Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup essentiellement composé d’espaces naturels et forestiers est particulièrement sensible au risque de feux de forêt. En août 2010, un impressionnant incendie détruit 2500 hectares de forêt. Le plus grand incendie qu’a connu le pays depuis 1973. Depuis la mise en place du pastoralisme, il est difficile de quantifier l’impact de cette méthode mais la collectivité se réjouit de cette collaboration partenariale. « Deux fois par an, une instance informelle composée de représentants de l’ONF, des pompiers, du Département, du comité communal de feu de forêt (CCCF) etc, se réunit pour parler de ce sujet. »

LE BRÛLAGE DIRIGÉ : L’AUTRE SOLUTION POUR ÉVITER L’EMBRASEMENT

Le feu peut également être un outil de contrôle de la dynamique d’embroussaillement. Les brûlages dirigés sont réalisés au cœur de l’hiver par une cellule technique brûlage dirigé, coordonnée par le SDIS regroupant des pompiers, des agents du Département et de l’ONF. L’objectif est de réduire, par un feu contrôlé, la biomasse combustible susceptible d’être parcourue en plein été par un incendie qui ne serait plus contrôlable. Cette technique parfaitement maitrisée et encadrée permet de traiter des surfaces d’une dizaine d’hectares en une seule journée.

Hélène Leclerc

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