Une nouvelle présidente pour l'Observatoire Territoria !

​Sophie Primas, sénateur des Yvelines, présidente de la Commission des affaires économiques, succède à Catherine Troendlé au poste de présidente de Territoria. Entretien.

Pourquoi avez-vous souhaité prendre la présidence de Territoria ?

« Je connaissais le prix Territoria et son Observatoire. Avec Catherine Troendlé, nous avions eu plusieurs discussions sur l’importance de l’exemple et sur les actions territoriales. Elles nous semblaient beaucoup plus innovantes que les grandes politiques publiques. En observant nos départements, Yvelines et Haut-Rhin, nous trouvions toujours une collectivité qui essayait de nouvelles choses pour l’environnement, la gouvernance, l’urbanisme… À défaut d’argent, de politiques publiques adaptées au territoire, les élus régionaux, départementaux et municipaux redoublent d’imagination pour trouver des organisations ou des projets originaux en leur nom propre, en mutualisation, en association ou en collaboration avec des entreprises privées. C’est ce bouillonnement territorial qui me semble être le vrai ferment de la transformation de notre pays. L’État doit donc accompagner ces initiatives pour les développer et les dupliquer pour les rendre possibles ailleurs. Tout cela m’intéresse. »

Quels sont vos projets et vos ambitions pour Territoria ?

« Tout d’abord, Catherine Troendlé a fait un excellent travail. Tout comme mon ancien collègue des Yvelines, Alain Gournac. Il n’est pas question de tout bousculer. Nous aurons le temps de discuter avec le bureau de ce que nous pouvons désormais mettre en oeuvre. Je souhaite mieux comprendre quels sont les moyens et les ambitions de Territoria, et comment je peux accompagner et pousser cette mise en avant de l’innovation territoriale. »

Quelle voix allez-vous porter auprès des sénateurs ?

« Les sénateurs sont des observateurs des initiatives émanant de leur territoire. Ils sont à la fois bien placés pour promouvoir Territoria auprès des élus locaux mais aussi pour mieux faire connaître ces collectivités qui innovent comme des exemples nationaux. Je pense donc qu’il est très intéressant de les solliciter. »

Que pensez-vous du palmarès 2020 ?

« Cette édition s’inscrit dans une année particulière, celle de la crise de la Covid. Le prix Riposte territoriale Covid prouve la capacité d’adaptation des collectivités. Elles ont inventé des solutions face à des éléments imprévus, hors budget, en dehors de la mise en oeuvre de leur année 2020. Ce qui me touche, c’est que ces initiatives sont complètement différentes. L’une a été pensée pour les maraichers dans une logique d’alimentation locale, de soutien aux commerces. Une autre a été activée pour les plus modestes et démunis face à cette crise dans une logique d’urgence sociale. Et enfin, une autre a été construite pour les soignants. On voit que les collectivités territoriales savent adresser, de façon agile, des solutions à tous types de problématiques. Et cela, d’autant plus en ces moments où l’on parle de loi de décentralisation, de déconcentration, de différenciation. Enfin, un autre projet qui m’a particulièrement parlé est celui du kit de développement de l’esprit critique pour les 10-12 ans développé par Bordeaux. À un moment où la société s’interroge sur sa capacité à réfléchir, ce prix a du sens. »