La Seine-et-Marne expérimente une « route verte »
Le Département de Seine-et-Marne a engagé, en partenariat avec le groupe de travaux publics Eiffage, un projet de régénération de route, simple, écologique et durable. Le chantier consiste à retraiter la couche de roulement en place avec l’apport d’un liant végétal à base de résine de résidu de pin, sans ajout de bitume. Résultat ? Une chaussée écologique 100% recyclée sur place.
D’une part, le Département veut rénover les routes sans en retirer les morceaux usés tout en gagnant du temps. De l’autre, il souhaite investir dans des projets d’aménagement plus respectueux de l’environnement et permettant de valoriser les ressources naturelles locales. Deux ambitions aujourd’hui conjuguées à travers un tout nouveau procédé d’entretien et de retraitement du réseau routier départemental. Développée par le groupe de travaux publics Eiffage, la solution « Recytal ARM » permet à la fois de préserver la ressource naturelle de la chaussée retraitée et d’éliminer le recours au bitume grâce à l’incorporation d’une émulsion végétale à base de coproduits issus de la sylviculture. Les vertus sont multiples par rapport aux techniques d’enrobage habituelles : elle permet de réduire de plus de 50 % la consommation d’énergie et de plus de 70 % les émissions de gaz à effet de serre, tout en garantissant le réemploi de 100 % des matériaux des anciennes chaussées, sans déchet de chantier.
« Cette expérimentation s’inscrit dans l’ambition de notre Département d’investir dans des projets d’aménagement plus respectueux de notre environnement et permettant de valoriser nos ressources naturelles locales. C’est tout le sens de la politique de "ménagement du territoire" que nous souhaitons mener ces prochaines années, et que nous défendons au travers de la nouvelle marque de territoire "Seine-et-Marne, Vivre en grand", déclare Patrick Septiers, président du Département de Seine-et-Marne. Conscients de la nécessaire préservation de nos ressources et de la fragilité de notre biodiversité, nous souhaitons ainsi construire la Seine-et-Marne de demain en faisant de la protection de l’environnement une priorité et un référent de notre action ».
UNE EXPÉRIMENTATION SUR 3 ANS
Financée à 100 % par le Département, qui a mobilisé 320 000 € pour cette expérimentation, cette opération fera l’objet d’un programme de suivi sur 3 ans, assuré par le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), afin d’évaluer les performances mécaniques du matériau utilisé. Si les tests s’avéraient concluants, les chantiers de routes vertes pourraient s’étendre. Cet investissement vient s’ajouter aux près de 250 millions d’euros déjà investis par le Département au bénéfice de l’aménagement, de la sécurisation et de l’entretien de ses 4 318 km de routes départementales, tout en proposant de réels investissements en faveur des mobilités innovantes (routes nouvelle génération, stations de covoiturage à travers le schéma départemental des aires multimodales de covoiturage, liaisons douces).
« Pour les années à venir nous comptons bien poursuivre nos efforts pour offrir aux Seine-et-Marnais des infrastructures routières à la hauteur d’un Département comme le nôtre, c'est-à-dire performantes, sécurisées, respectueuses de l’environnement et adaptées au développement du territoire », déclare Xavier Vanderbise, vice-président en charge des routes, des transports et des mobilités.
Jéremy Paradis