​Quelle est la genèse du projet, quel était le besoin des habitants ? 

Paulmy est une commune rurale, qui compte 240 habitants et deux entreprises. Nous avons une population qui se rajeunit, qui choisit de s’y installer, mais qui travaille à l’extérieur. En 2011, le dernier commerçant, qui tenait un barrestaurant, a fermé. Depuis, nous n’avons pas reçu de demandes de commerçants souhaitant s’installer à Paulmy. Une situation qui n’est pas propre à notre commune mais à toutes celles qui nous entourent. Il faut également avouer que pour celui qui souhaiterait s’installer, les perspectives de rentabilité sont difficiles… Toutefois, la Commune souhaitait qu’un nouvel office rende service aux habitants. En 2016, nous avons donc fait une enquête auprès de la population pour connaître leur besoin. Plus qu’une poste, les gens souhaitaient un commerce, une épicerie. 

Pourquoi une épicerie en libreaccès et automatique ? 

Le maire, Dominique Freslon, en a eu l’idée. Il existait, par ailleurs, un concept similaire dans une commune du département. Nous avons décidé d’acheter l’ancien bar, en plein cœur du village, et de le rénover en un « local blanc ». Economiquement, c’était beaucoup plus intéressant que faire construire un établissement neuf. Nous y avons donc installé l’épicerie et nous projetons d’ouvrir un bar-hôtel. Nous avons, par ailleurs, sollicité une entreprise spécialisée dans les distributeurs alimentaires. Parallèlement, nous avons cherché des producteurs locaux intéressés pour y vendre leur produit. 6 ont répondu favorablement. Ils ont constitué une société pour acheter les casiers et louer le local. Ils bénéficient d’une subvention. 

Comment fonctionne-t-elle ? 

Elle est ouverte 7 jours sur 7, de 6h à 23h. Le système automatisé en régule l’ouverture et la fermeture. Les producteurs ont à leur disposition une chambre froide. Plusieurs fois par jour, l’un d’eux passe à l’épicerie et alimente les casiers en viennoiserie, œufs, jus de fruits, fruits, volailles, fromages, yaourts, lait... Le boulanger a également une machine pour les baguettes. La société de producteurs a également mis en place un système d’achat-revente. Elle propose ainsi d’autres produits de producteurs, qui ne sont pas adhérents de la société. Comme de la farine, des soupes de légumes, des légumes… 

Quels sont les retours des producteurs ?

Les habitants fréquentent-ils ce commerce d’un autre genre ? Le premier bilan est très positif des deux côtés. Les producteurs vendent sans perte sèche ou financière. Les habitants ont pleinement adhéré à ce projet, et l’épicerie est même fréquentée par des personnes des communes voisines. Nous allons donc inaugurer en janvier de nouveaux casiers. Les producteurs pourront ainsi diversifier un peu plus encore leurs produits. Sans oublier, que la Communauté de communes de la Loches Sud Touraine suit de près notre projet et aimerait le dupliquer aux autres communes alentours.

Propos recueillis par Jérémy Paradis