ID DU MOIS : les habitants se relaient pour faire vivre l'épicerie à Sauxillanges
Ils ne sont pas professionnels du commerce mais ont décidé de s’occuper à tour de rôle de l’épicerie de leur village. Retraités, actifs, et surtout bénévoles, les habitants du village se mobilisent pour faire tourner la boutique et ainsi empêcher la désertification du bourg.
À Sauxillanges, village de 1200 habitants, le « 8 à Huit », unique épicerie du centre, ferme ses portes en 2016. Le propriétaire de l’épicerie souhaite ouvrir à la place une moyenne surface en périphérie. Après le départ de la pharmacie puis du fleuriste, c’est un nouveau coup dur pour les habitants. Une dizaine de personnes, déjà engagées dans l’Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) se portent volontaires pour ouvrir une
boutique en face de l’épicerie laissée vide. Soutenus par le maire Vincent Challet, réélu en 2020, ils la baptisent L’Alternateur. « L’avenir des commerces en milieu rural, c’est une inquiétude partagée par de nombreux élus. Les gens ne souhaitent plus vivre dans le centre et préfèrent s’installer à l’extérieur », explique l’édile de 54 ans à l’Agence France Presse.
PAS DE CONCURRENCE AVEC LES AUTRES COMMERCES DU VILLAGE
L’Alternateur, c’est d’abord une association gérée par un collectif élu lors d’une Assemblée générale annuelle. Il se réunit toutes les deux semaines pour faire le point sur l’organisation et les décisions à prendre. Un planning qui doit être pensé à l’avance : il faut au minimum 4 personnes par jour pour faire vivre l’épicerie, ouverte du lundi au dimanche. Produits frais, locaux, en vrac, issus du commerce équitable, mais aussi produits ménagers,
conserves ou encore du miel, la boutique propose plus de 500 références et sur lesquelles des étiquettes indiquent la distance parcourue par la marchandise (10 kilomètres, 50 kilomètres ou plus de 50 kilomètres). Et tout cela sans concurrencer les autres commerces du village qui compte une boucherie, une charcuterie, trois boulangeries et une librairie-presse. Depuis l’ouverture, les clients sont là et ont de plus en plus de demandes. Deux salariés ont été embauchés à mi-temps pour aider les bénévoles à tenir les permanences pendant les périodes de grandes vacances. L’équipe de l’Alternateur propose également des trocs de vêtements, un atelier vélo, des conférences et espère trouver un local plus grand.