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La Bretagne accélère sur l'hydrogène

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Environnement / 11 octobre 2020 / ID Magazine #75

La Bretagne accélère sur l'hydrogène

PLAN D'ACTION. La Région œuvre depuis 2017 à un grand chantier pour faire émerger un nouveau projet de territoire : la Breizh COP*. L'ambition est d’accélérer la mise en œuvre de toutes les transitions en Bretagne. Parmi ses résolutions, la Région veut développer l'hydrogène renouvelable. Pour y parvenir, elle a adopté une feuille de route avec un horizon : 2030.

La Bretagne accélère sur l'hydrogène

À travers sa feuille de route, dont l’élaboration a été partagée avec les acteurs bretons de l’hydrogène, la Bretagne souhaite se positionner comme l’une des régions françaises leader sur le marché des applications de l’hydrogène renouvelable, tant en termes de compétences détenues par ses entreprises que de diffusion des technologies et d’appropriation par les citoyens. « L’objectif est de permettre la structuration et le développement d’une filière économique porteuse d’innovations et génératrice d’emplois nouveaux et/ou issus de reconversions industrielles, expliquent le Conseil régional et son président Loïg Chesnais-Girard. Il s’agit également de répondre aux objectifs de la Breizh COP de réduction par 4 des émissions bretonnes de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, de diminution de la part de carburants fossiles dans le domaine du transport, et d’intégration des productions énergétiques renouvelables et décarbonées en lien avec les technologies de stockage de l’énergie. En 2016, les transports représentaient le 2e secteur émettant 27% des gaz à effet de serre bretons (7 millions de tonnes d’équivalent CO2) devant celui du bâtiment. Enfin, cette feuille de route vise à assurer le développement durable des territoires et de leur autonomie énergétique. »

DES OBJECTIFS À ATTEINDRE D’ICI 2030…

  • 8 boucles locales hydrogène renouvelable et bas carbone 1(d’au moins 200 kgH2/j/site) réparties sur le territoire breton dans les 3 premières années d’amorçage pour tendre vers 400 véhicules en circulation en 2025 et ainsi éviter 8 000 tonnes de CO2 /an2 | ~ 50 M€ publics/privés.
  • 3 écosystèmes portuaires maritimes hydrogène renouvelable entre 2023 et 2030 avec une production jusqu’à 1 tH2/j par site, soit 5 800 000 litres de carburant et diesel marin économisés et 15 000 tonnes de CO2 évitées par an | ~ 45 M€ publics/privés.
  • Une première flottille de 10 navires pilotes, à chaine propulsive électro-hydrogène, sur une gamme de puissance s’étalant de 500kW à 6 MW, pour la desserte de passagers, le cabotage de fret, la manutention et la pêche | ~150 M€ publics/privés
  • 2 800 véhicules d’ici 2030 (65% de véhicules utilitaires légers ; 30% de poids lourds ; 30% de véhicules particuliers ; 4% de bus/cars) permettant de contribuer à hauteur de 0,002% à l’objectif du SRADDET de réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports (soient plus de 45 kTeq CO2 évités), avec à plus long terme la volonté de progresser jusqu’à 13% de l’objectif de réduction de GES à 2050 (soit 450 000 véhicules).
  • Accompagner la recherche et le développement industriel avec notamment l’objectif d’un démonstrateur de production d’hydrogène offshore pour 2025 pour permettre à la filière d’être au rendez-vous des enjeux de productions industrielles d’hydrogène offshore des futurs parcs éoliens en mer, aux horizons 2040 et 2050.

DES ORIENTATIONS POUR Y PARVENIR

La Région convertira progressivement, à partir de 2022 et jusqu’en 2040, l’ensemble de sa flotte de navires avec un objectif « zéro émission », avec à chaque fois que possible et pertinent, des chaines de propulsion utilisant l’hydrogène embarqué fourni à partir « d’hydrogène renouvelable ».

Une partie de sa flotte de véhicules terrestres sera également changée, en particulier les cars interurbains diesel et les trains roulant en dehors des lignes électrifiées, en complémentarité de leur conversion au bioGNV et à l’électricité, lorsque les offres commerciales seront disponibles et les infrastructures opérationnelles.

La Région assurera dans ses ports, gares et aéroports, l’approvisionnement en « hydrogène renouvelable » ou « bas carbone » des navires et stations d’avitaillement pour véhicules, en mettant en place les mesures de soutien ou d’investissements nécessaires dans les infrastructures, ou en autorisant de tels services sur ses emprises foncières, lorsque cela s’avère utile et pertinent au niveau énergétique et économique.

Un appel à projet régionaux de recherches et d’innovations dans le domaine de l’hydrogène sera lancé, à partir de 2021, dans le cadre de la future stratégie de spécialisation intelligente de la Bretagne. Seront aussi lancés et, dès 2020, des appels à projets territoriaux publics-privés de boucles de productions et d’usages d’hydrogène renouvelable et bas carbone. 

Des financements seront sollicités dans le cadre du programme opérationnel FEDER 2021- 2027, le cofinancement ou le soutien aux projets de développement de l’hydrogène s’inscrivant dans des dispositifs de financements européens (Horizon Europe, Interreg, IPCEI, Blending Facility, etc.) considérant les principes qui régissent ce projet d’ambition régionale : gouvernance partagée, sensibilisation et implication des citoyens dans les projets, innovation et cofinancement public et privé dans les infrastructures, accompagnement des usages et de la conversion des flottes de véhicules, maillage territorial de production et d’approvisionnement en hydrogènes renouvelable et bas carbone.

Jeremy Paradis

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