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TOP MANAGER : Lyndia Desnoues, Directrice générale des services de la ville de Viry-Châtillon

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TOP MANAGER : Lyndia Desnoues, Directrice générale des services de la ville de Viry-Châtillon

​À Viry-Châtillon, le télétravail, testé dès 2013, fait pleinement partie du fonctionnement de la collectivité. Un mode de travail éprouvé et apprécié dont les bénéfices ont permis à la Ville de réagir immédiatement face à la crise sanitaire actuelle. Entretien avec Lyndia Desnoues, Directrice générale des services de la ville de Viry-Châtillon, notre TOP MANAGER du mois.

POURQUOI AVOIR CHOISI DE METTRE EN PLACE LE TÉLÉTRAVAIL AUPRÈS DES AGENTS DE LA VILLE ?

L'envie ! Tant du côté des agents curieux de cette manière complémentaire d'envisager leur quotidien de travail, que du notre d'en faire une occasion de réflexions collégiales sur les attendus et les possibles de notre organisation. C’est surtout en matière de gestion personnalisée des équilibres vie professionnelle/vie personnelle que l’incidence de ce choix était la plus attendue. Sans affecter substantiellement les pratiques, il est un des moyens parmi de nombreux autres d’arguer d’une démarche de responsabilité sociétale. Enfin, du point de vue de l'employeur, cette option supplémentaire pouvait potentiellement être impactante sur les coûts collatéraux.

COMMENT S’EST-IL ORGANISÉ ?

En 2012, la Loi dite « Sauvadet » a transposé dans le secteur Public le télétravail comme une modalité d’exercice de son activité. Dès 2013, les premières expérimentations sont mises en oeuvre dans la collectivité. Dès le début, le parti a été pris de fonder l’approche sur deux principes : l’expérimentation et la confiance. C’est dans cette optique qu’un projet a été présenté en Comité Technique. Début 2016, la démarche s’est affirmée plus ostensiblement. Une Charte de Télétravail a été élaborée (principes généraux et modalités d’organisation). Elle ouvre la possibilité de télétravailler à partir de plusieurs critères appréciés, ensemble, par le responsable et l’agent. L’appréciation se fait selon deux axes : un axe relatif au poste et contenu des activités télétravaillées et un second orienté sur le profil du télétravailleur.

QUEL BILAN ET QUELS ENSEIGNEMENTS TIREZ-VOUS DE CE MODE DE FONCTIONNEMENT ?

Nos attentes initiales ont trouvé là un terrain de réponses ad'hoc qui a, en outre, favorisé une maïeutique très partagée (agents, encadrants, organisations syndicales, élus...). Ce fut l'occasion d'initier une méthode pour les avancées collectives qui fut ensuite largement utilisée sur nombre de dossiers (Dons de congés, CIA...). Tout ceci étant dit, il est aussi d’autres besoins pas toujours recensés en amont auxquels cette modalité paraît répondre. La plus évidente est une nette amélioration des formalisations tant des attendus que des rendus. Déterminer, de façon partagée, ce qu’il est souhaitable de transmettre/faire et modéliser le reporting sont des préalables nécessaires. Enfin et c’est une bonne surprise, les analyses et créations de réponses à tête «reposée» dimensionnent souvent des apports plus novateurs. En retour d'expérience, il paraît également important de souligner deux constats déterminants : la démarche se fonde sur la confiance avant tout et sur un paradigme modifié où l’obligation de résultat prime sur la logique de moyens.

​EN QUOI CETTE EXPÉRIENCE A-T-ELLE SOUTENUE LA MOBILISATION DE LA VILLE FACE À LA SITUATION EXCEPTIONNELLE QUE NOUS TRAVERSONS ACTUELLEMENT ?

À la faveur de nos pratiques antérieures, les habitués du télétravail ont pu s'inscrire dans l'approche du Plan de Continuité d'Activité quasi immédiatement et surtout faire oeuvre d'accompagnement auprès des collègues non-initiés. La DSI avait déjà un certain nombre de matériaux adaptés et pour le moins une pratique des méthodes et outils requis (pack télétravail avec logiciels, applications, PC...). Ce sont ensuite assez naturellement initiés des usages de « tutorat informel » avec très rapidement des transmissions de méthodes et autres documents sources pour faciliter les usages (guides du telétravailleur en temps de crise, trucs et astuces du quotidien...). Dans la foulée, la deuxième étape de créations de collectifs via les visio-conférences et autres groupes WhatsApp c'est spontanément mise en oeuvre à la faveur d'une temporalité accélérée et portée par les plus à l'aise avec la méthode distancielle à savoir notamment les télétravailleurs.

ENVISAGEZ-VOUS DÉJÀ L’APRÈS « CONFINEMENT » ET « COVID-19 » ?

Bien sûr ! Nous vivons une période d'exception mais elle a vocation à n'être que passagère et les modes dérogatoires d'action ou de mise en oeuvre sont atypiques (circuits simplifiés et raccourcis, modalités juridiques spécifiques...). Nos équipes sont aussi dimensionnées pour la gestion du quotidien et l'anticipation, l'accompagnement des complexités et enjeux et ce registre est également un lieu de leur valeur ajoutée. Il serait dommage de ne pas envisager le retour à la normal dès maintenant, celui-ci sera sans nul doute enrichi des pratiques que cette période nous aura permis de développer (travail distanciel facilité, visio-conférences, formalisation et traçabilité, attentions décuplée à la transversalité, bienveillance des accompagnements, hiérarchisation des priorités...).

​Propos recueillis par Jérémy Paradis

BIO EXPRESS

  • 2016 : Lauréate « examen Professionnel administrateur territorial » (INET)
  • Depuis 2001 : Directrice générale des services de Viry-Chatillon
  • 2001 à 2011 : Directrice du service juridique, DGC Services à la population puis à la Dynamique sociale à la mairie de l’Haÿ-les-Roses


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