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"La gestion publique de l'eau doit devenir une cause nationale"

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"La gestion publique de l'eau doit devenir une cause nationale"

3 QUESTIONS À...

 CHRISTOPHE LIME, PRÉSIDENT DE FRANCE EAU PUBLIQUE ET PRÉSIDENT DE LA RÉGIE EAU ET ASSAINISSEMENT DU GRAND BESANÇON

​​VOUS ORGANISEZ LES RENCONTRES NATIONALES DE L’EAU PUBLIQUE, LE 1ER OCTOBRE À PARIS. QUEL EST LE BUT DE CE RENDEZ-VOUS ?

C’est un temps d’échanges, de rencontres et de réflexion sur les interactions entre l’eau et les territoires. Nous invitons les élus à devenir acteurs de la question de la gestion publique de l’eau. Il y a des enjeux nationaux voire internationaux à faire ce choix, dans un contexte de crises : sociale, écologique, sanitaire. Pourtant, elles ont révélé beaucoup de choses positives : la capacité de résilience des territoires, l’importance de maintenir les liens, la solidarité et la nécessité de reprendre notre destin en main. Avec ce rendez-vous, nous voulons redonner à l’eau ses lettres de noblesse.

VOUS DITES QUE LA GESTION PUBLIQUE DE L’EAU EST UN CHOIX D’AVENIR. POURQUOI ?

En 2019, nous avons publié un manifeste pour une eau durable. Le but était de mettre l’eau au cœur de la campagne municipale de 2020. L’eau n’est pas un bien comme les autres. Ce n’est pas un bien marchand. Nous ne sommes pas dans la rentabilité puisque l’ensemble des bénéfices sont réinvestis. Les contraintes sont moins importantes qu’avec une gestion privée. L’évolution de nos modes de vies, l’urbanisation, la pollution des milieux aquatiques, les sècheresses, le dérèglement climatique : ce sont des alertes. Une réponse globale doit être apportée. C’est pourquoi, la gestion publique de l’eau doit devenir une cause nationale ! Parce qu’elle est un choix d’avenir pour les territoires : elle permet de dynamiser l’économie locale, basée sur des coopérations et générer de nouvelles gouvernances. L’eau contribue à construire une ville durable. À travers cette politique de l’eau, on touche à l’environnement, l’aménagement du territoire, l’agriculture : des domaines essentiels. Dernier point : la gestion publique de l’eau, c’est se donner du temps et en avoir. On se projette sur 5, 10 voire 15 ans.

COMMENT LES COLLECTIVITÉS S’EMPARENT-ELLES DE CETTE QUESTION ?

Depuis 25 ans, le mode de gestion de l’eau a fait l’objet de nombreux débats : performance insuffisante des réseaux de distribution de l’eau potable, écarts de prix entre la gestion directe et la gestion déléguée, manques d’investissements dans les infrastructures… On assiste à un retour à la gestion publique. En effet, l’arrivée à échéance des contrats de délégation de service public a permis à de nombreuses collectivités de toutes tailles de se réemparer de la gestion de l’eau. Paris l’a fait et c’était une annonce de taille. Les élus envisagent désormais la compétence eau différemment et se rendent compte qu’elle participe à l’avenir du territoire. Celles qui font ce choix s’aperçoivent qu’elles font des économies. De grandes villes comme Lyon ou Bordeaux sont prêtes à revenir en gestion publique. Elles ne seront pas déçues : aucun élu ne regrette ce choix !

Propos recueillis par Hélène Leclerc


France Eau Publique en quelques mots 

France Eau Publique est le réseau des gestionnaires publics de l’eau créé en 2012 au sein de la Fédération nationales des collectivités concédantes et régies (FNCCR). France Eau Publique rassemble les collectivités et gestionnaires publics de services d’eau et d’assainissement, engagés dans une démarche de bonnes pratiques et d'échanges. Ce réseau a pour mission de favoriser l’excellence de la gestion publique et s’articule autour de 3 objectifs :

  • développer les synergies et les échanges de bonnes pratiques entre membres ;
  • accompagner les entités publiques émergentes ;
  • promouvoir la gestion publique et ses valeurs.

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