ETUDE : 3 CONSEILS POUR AMELIORER LE SOMMEIL DES HABITANTS

Nicolas Goarant, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, spécialisé sur les thématiques du sommeil, fait trois propositions pour que les collectivités locales améliorent le sommeil et la santé de leurs administrés.

■ Le bruit, une compétence à investir

Les agglomérations de plus de 100 000 habitants doivent élaborer des cartes stratégiques de bruit et des plans de prévention du bruit dans l'environnement, néanmoins, c'est un sujet relativement discret dans les collectivités locales. Toutefois, il existe des initiatives inspirantes dans certaines métropoles françaises qui mettent en place des solutions pour lutter contre le bruit : 

• Amiens Métropole et ses lignes de bus électrique

• Grenoble et ses cartes de co-exposition « airbruit » 

• Paris et l'expérimentation d'un « bitume antibruit » et l'acquisition d'un sonomètre de hauteprécision pour verbaliser les deux-roues bruyants L'intégration des acousticiens dès les phases de conception des projets d'urbanisme est primordiale afin de traiter le sujet du « bruit » dès le début et lutter contre la culture de l'environnement sonore. 

■ Retarder le début des cours pour les collégiens et les lycéens

En France, au lycée, il y a 30 à 40 heures de cours pour 178 jours de cours contre 26 heures pour 187 jours en moyenne dans l'OCDE. Cela peut créer des semaines de près de 40 heures, soit parfois plus que pour des adultes qui travaillent. Pour les jeunes ruraux contraints de faire sonner le réveil avant 7 heures, la fatigue menace plus encore. De plus, la pression sociale liée aux notes scolaires et le besoin d'une « existence sociale » passant généralement par l'utilisation d'écrans (ordinateurs, tablettes, smartphones) retarde le sommeil d'au moins une heure. Retarder le début des cours d'une heure le matin est une expérimentation qui doit être examinée avec bienveillance. Menée notamment dans cinq lycées d'Île-de-France à l'initiative de la Région et avec le soutien des différents groupes politiques, elle repose sur des études universitaires consacrées américaines, prouvant que le temps de sommeil déclaré augmente de 34 minutes, que les notes moyennes augmentent et que les absences et les retards diminuent.

■ Sensibiliser la population

Les mairies et les départements peuvent organiser des temps de sensibilisation de la population à l'importance d'une bonne qualité de sommeil. Une autre initiative à envisager est que l'adjoint.e au maire ou le vice-président.e du département en charge des questions de santé voit l'intitulé de sa fonction complété d'une compétence « sommeil ». La visibilité sémantique du sommeil participerait à la prise de conscience par la population de la dimension politique de notre repos. L'intégralité de la note est disponible sur le site de la Fondation Jean-Jaurès : jean-jaures.org