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Magazine Id Territoriale #80

ID #80

Magazine Id Territoriale #80
Santé et territoires

Pour une meilleure qualité de soins

Selon une étude menée par l'Association des Maires Ruraux de France (AMRF), le nombre de cantons dépourvus de médecins est passé de 91 en 2010 à 148 en 2017, soit une augmentation de 62 %. Des chiffres plutôt inquiétants mais qui ne surprennent pas. « Les politiques de santé, menées des années 80 jusqu’au milieu des années 90, ont abaissé le nombre de médecins à former par année, dans le but de mieux maîtriser et diminuer les dépenses de santé », indique Docteur Laure Dominjon, présidente de ReAGJIR, le regroupement autonome des généralistes installés et remplaçants.

En effet, la diminution du Numerus Clausus a atteint 3850 à la fin des années 90 (contre 8000 dans les années 70), sans pour autant avoir un effet significatif sur les dépenses. Autre élément : les départs à la retraite des médecins. C’est un fait, la vague est sur le point d’arriver. Sauf qu’il faudra attendre au moins 2025 pour que le nombre de médecins recommence à croître. Dans le même temps, la population française vieillit, les besoins de santé augmentent.

PAS DE TERRITOIRE SURDOTÉ

Le « désert médical » décrit comme une zone rurale n’est pas la réalité. Tous les types de territoire peuvent être considérés  comme « zones de tension » : des zones rurales aux grandes villes, en passant par la périphérie urbaine. À l’échelle régionale, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe sont les territoires les plus impactées par la désertification médicale, suivies en métropole par l’Île-de-France et le Centre-Val de Loire. En Guyane 44,2 % soit environ 120 000 personnes vivent dans une zone sous-dense. Les régions Île-de-France et Centre-Val de Loire comptent deux à trois fois plus d’habitants en zone sous-dense que la moyenne nationale avec respectivement 1,8 million de personnes et 318 000 personnes avec des difficultés d’accès aux soins d’un médecin généraliste. 

LA COERCITION, FAUSSE BONNE IDÉE

Pour endiguer le phénomène, lutter contre les déserts médicaux, certains souhaitent mettre en place des mesures coercitives. Pour beaucoup de professionnels, cette solution risque de faire peur, et faire fuir de nombreux médecins ou futurs médecins. Se pose alors la question des mesures à mettre en oeuvre pour répondre aux besoins de la population. Les collectivités territoriales n’ont aucune compétence obligatoire en matière d’organisation des soins. Et pourtant, à travers de nombreuses actions, elles construisent des politiques de santé : elles gèrent des centres de santé, des maisons de santé, elles salarient des médecins.

Doit-on laisser la main aux collectivités pour garantir l’offre de soins aux habitants et comment ? Est-ce que le Ségur de la santé annoncé en juillet dernier va permettre de réduire les inégalités et améliorer l’accès aux soins ? Quelles sont les mesures, les actions pour inciter de futurs médecins à s'installer sur les territoires ? Quelles sont les collectivités qui ont su trouver des remèdes et faire que leurs habitants aient tous accès à une offre de soins de qualité ? Eléments de réponses.

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