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Baromètre Entreprendre 2025 : les 5 chiffres qui nous ont marqué

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Contenu rédigé par Damien Dutreuil

Dernière mise à jour : 8 septembre 2025

L’entrepreneuriat en France est un fleuve puissant, dont le cours est alimenté par des vagues d’ambition, de résilience et d’innovation. Chaque année, les baromètres spécialisés tentent de cartographier ce paysage en mouvement, de mesurer le débit de la création d’entreprise et d’anticiper les courants de demain. L’édition 2025 du Baromètre Entreprendre ne fait pas exception. Elle dresse le portrait d’un écosystème complexe, pétri de paradoxes : une envie de créer qui ne faiblit pas, face à un climat économique qui incite à la prudence ; une quête de sens qui devient le moteur principal, face à des obstacles financiers et administratifs qui demeurent bien réels.

Pour un média comme ID Territoriale, décrypter ces tendances nationales est essentiel. Car derrière les pourcentages et les indices se cache la vitalité économique de nos territoires. Ces chiffres nous renseignent sur les aspirations de celles et ceux qui, demain, créeront les emplois et les services qui feront vivre nos communes, nos départements et nos régions. Plongée au cœur d’un baromètre qui est bien plus qu’une simple photographie : c’est une véritable feuille de route pour l’avenir.

Baromètre Entreprendre 2025 : les cinq chiffres à retenir

L’étude de cette année révèle une dynamique entrepreneuriale toujours aussi forte, mais dont les contours se redessinent. Si l’on devait synthétiser les grands enseignements de ce baromètre, cinq indicateurs clés se détacheraient pour leur capacité à illustrer les transformations profondes à l’œuvre.

  • Près de 30 % des actifs français envisagent de créer ou de reprendre une entreprise. Ce chiffre, d’une stabilité remarquable malgré les incertitudes, confirme que l’entrepreneuriat est désormais une option de carrière solidement ancrée dans la société française. Il ne s’agit plus d’une voie marginale, mais d’une aspiration profonde.
  • La quête de sens est la première motivation pour 65 % des porteurs de projet. Pour la première fois de manière aussi nette, l’envie d’aligner son activité professionnelle avec ses valeurs personnelles dépasse la simple recherche d’indépendance ou de profit. C’est un changement de paradigme majeur.
  • L’insécurité financière reste le frein principal pour 68 % des aspirants entrepreneurs. Cet indicateur nous rappelle brutalement que l’envie ne suffit pas. L’accès aux capitaux, la peur du lendemain et l’absence de filet de sécurité constituent toujours le principal mur qui se dresse entre le rêve et sa concrétisation.
  • Les femmes représentent près de 40 % des créateurs d’entreprise. La féminisation de l’écosystème entrepreneurial poursuit sa progression. Cette dynamique est porteuse d’une grande diversité dans les projets, avec une surreprésentation des femmes dans les secteurs de l’économie sociale et solidaire, de l’impact et des services à la personne.
  • 31 % des nouveaux entrepreneurs sont des experts en reconversion. Le profil du créateur d’entreprise évolue. Il n’est plus seulement un jeune diplômé ou un inventeur visionnaire. Il est de plus en plus un cadre expérimenté qui, après plusieurs années de salariat, décide de capitaliser sur son expertise pour créer sa propre structure.
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Au-delà des chiffres : les nouvelles figures de l’entrepreneuriat

Le baromètre 2025 nous montre que l’entrepreneuriat ne se conjugue plus au singulier. Une multitude de profils et de démarches coexistent, ce qui témoigne d’une véritable démocratisation de l’acte d’entreprendre. La figure de l’« entrepreneur à impact » s’impose. Pour près d’un quart des créateurs, la finalité sociale ou environnementale du projet est aussi importante, sinon plus, que sa rentabilité financière. Cette tendance est une formidable opportunité pour les territoires qui font face à des défis de transition écologique et de cohésion sociale. Ces entreprises apportent des réponses concrètes à des besoins locaux non satisfaits par le marché traditionnel.

Une autre figure qui émerge est celle du « slasheur ». Il s’agit de cet entrepreneur qui conserve une activité salariée, souvent à temps partiel, tout en développe son projet. Cette approche hybride permet de sécuriser le parcours, de limiter la prise de risque financier et de tester son idée en conditions réelles avant de faire le grand saut. Elle reflète une aspiration à plus de flexibilité et un refus de mettre tous ses œufs dans le même panier.

Enfin, la montée en puissance des seniors et des professionnels en reconversion change la donne. Ces profils apportent avec eux un réseau, une expertise métier et une maturité de gestion qui augmentent significativamente les chances de pérennité de leur entreprise. Pour les territoires, c’est une aubaine : ils favorisent la transmission de savoir-faire et créent des entreprises souvent très ancrées dans l’économie locale.

Les freins au passage à l’acte : un défi permanent pour les territoires

Si l’envie d’entreprendre est un moteur puissant, le chemin reste semé d’embûches. Le baromètre identifie avec une grande clarté les obstacles qui découragent les vocations. La peur du risque financier est, de loin, le plus grand inhibiteur. Elle est suivie de près par la perception d’une complexité administrative jugée excessive et par la crainte de l’échec.

Ces freins ne sont pas une fatalité. Ils constituent un appel direct à l’action pour les écosystèmes locaux. La réponse se trouve dans le renforcement des réseaux d’accompagnement. Les incubateurs, les pépinières d’entreprises, les réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre jouent un rôle crucial pour dédramatiser l’échec, guider les porteurs de projet dans le labyrinthe administratif et les aider à structurer leur plan de financement.

La responsabilité des acteurs publics est également engagée. Les régions, en particulier, ont un rôle majeur à jouer pour faciliter l’accès aux financements d’amorçage, via des fonds de garantie ou des prêts d’honneur. Simplifier les démarches, créer des guichets uniques et communiquer de manière plus efficace sur les aides existantes sont des leviers puissants pour libérer l’énergie créatrice qui sommeille dans les territoires.

Un outil de pilotage au service des écosystèmes locaux

En définitive, un baromètre comme celui-ci ne doit pas être lu comme une simple collection de statistiques. C’est un outil stratégique de premier ordre pour tous les acteurs du développement économique. Pour une collectivité locale, il permet d’objectiver les forces et les faiblesses de son tissu entrepreneurial. Il aide à comprendre quels profils d’entrepreneurs elle attire, quels sont les obstacles spécifiques qu’ils rencontrent sur son territoire, et comment adapter ses politiques de soutien en conséquence.

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Pour les structures d’accompagnement, c’est un guide précieux pour ajuster leur offre de services. Faut-il renforcer l’accompagnement sur la recherche de financements ? Faut-il créer des programmes spécifiques pour les femmes entrepreneures ou les seniors ? Les réponses se trouvent en filigrane dans les résultats du baromètre.

Enfin, pour les entrepreneurs eux-mêmes, c’est une source d’information qui permet de se situer, de comprendre les grandes tendances de fond et de mieux préparer leur projet. Savoir que la quête de sens est une valeur qui monte peut, par exemple, les encourager à affirmer plus fortement la dimension RSE de leur entreprise. Comprendre les principaux freins leur permet de mieux les anticiper. C’est donc un instrument qui, s’il est bien utilisé, peut nourrir une boucle vertueuse d’amélioration continue pour l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial français.

Foire Aux Questions

Quelle est la tendance principale du Baromètre Entreprendre 2025 ?

La tendance principale est un paradoxe : une très forte envie d’entreprendre qui se maintient (près de 30 % des actifs), mais qui est de plus en plus motivée par la quête de sens (65 %) plutôt que par le seul profit, tout en faisant face à des freins financiers persistants (68 %).

Quelles sont les motivations qui poussent les Français à entreprendre aujourd’hui ?

La première motivation est la recherche de sens et l’alignement avec ses valeurs personnelles. Viennent ensuite le désir d’indépendance, l’identification d’une opportunité de marché et la quête de plus de flexibilité dans l’organisation de son travail.

Quels sont les plus grands obstacles pour les personnes qui souhaitent créer leur entreprise ?

Le premier obstacle est de loin l’insécurité financière et la difficulté d’accès aux financements. Il est suivi par la complexité administrative perçue, le manque de compétences spécifiques en gestion et la peur de l’échec.

La part des femmes dans la création d’entreprise continue-t-elle de progresser ?

Oui, le baromètre confirme que la dynamique se poursuit. Les femmes représentent désormais près de 40 % des porteurs de projet en France, avec une forte présence dans les secteurs à impact social et environnemental.

Comment un baromètre comme celui-ci peut-il être utile pour une collectivité locale ?

Il s’agit d’un outil de diagnostic et de pilotage. Il permet à une collectivité de comprendre le profil de ses entrepreneurs, d’identifier les obstacles qu’ils rencontrent localement et d’ajuster ses politiques de soutien (aides financières, accompagnement, simplification) pour être plus efficace et stimuler la création d’entreprises sur son territoire.