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TOP MANAGER : AIDER LES COLLECTIVITÉS À MENER DES EXPÉRIENCES DE TRANSFORMATION

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TOP MANAGER : AIDER LES COLLECTIVITÉS À MENER DES EXPÉRIENCES DE TRANSFORMATION

Au service de l’intérêt général, la 27e Région œuvre aux côtés des collectivités, des administrations et des acteurs privés pour l’innovation, dans une logique de partage et de bien commun. Un laboratoire « think and do tank » qui ose diversifier les méthodes et diffuser la recherche pour produire de nouvelles actions.

QU’EST-CE QUE LA 27e RÉGION ?

Nous sommes d’abord une association à but non lucratif. Notre équipe de 10 personnes vient du conseil, de l’action publique. Nous collaborons également avec une centaine de prestataires externes, des agences… Nous travaillons ainsi pour une quarantaine de collectivités (ville, interco, départements, régions, établissements publics nationaux…), toutes adhérentes à notre structure. En termes d’activités, nous fonctionnons comme un laboratoire « think and do tank ».Nous réfléchissons à des sujets théoriques, comme actuellement la question du nouveau contrat social. Et parallèlement, nous menons des expériences in-vivo ; nous faisons de l’immersion ; intervenons dans toute la France avec des citoyens, des agents et des élus. Toute la connaissance que nous créons est documentée et accessible à la communauté. C’est l’inverse d’une agence-conseil. Cela peut inspirer d’autres projets.

QUEL EST VOTRE PROJET, VOTRE RÉSOLUTION ?

Notre activité principale, c’est la recherche-action. Nous travaillons sur des temps longs. Cela nous permet d’observer, d’enquêter, de faire des hypothèses et de les tester. Notre plaidoyer pour transformer l’action publique, c’est de développer des fonctions de recherche et de développement (R&D). Les grands groupes privés qui ont réussi à se réinventer, à trouver de nouveaux concepts disposent dans leur organisation de ces fonction de R&D.

COMMENT LE DESIGN NOURRIT-IL VOTRE DÉMARCHE ?

En 2008, la 27e Région s’est créée avec un designer qui a apporté des méthodes d’innovation. Le design permet de mettre l’accent sur la conception et la qualité. Un service, un équipement, un dispositif n’a de sens que s’il a des usages. Les designers démontent les systèmes pour les remonter en les rendant plus fonctionnels, plus efficaces, plus désirables. Dans le secteur public, nous retrouvons aujourd’hui du design de services, d’expérience, d’interface web… Notre rôle est d’aider les collectivités à adopter ces démarches et à mener des expériences de transformation.

À QUOI RESSEMBLE VOTRE INTERVENTION AUPRÈS DES COLLECTIVITÉS ?

De 2008 à 2012, nous nous sommes beaucoup intéressés aux méthodes d’innovation du design, de l’ethnographie, de la sociologie de terrain, des logiques des cultures makers qui incitent les collectivités à agir. Elles permettent, avant de lancer une grande politique publique, de vérifier si elle fonctionne à petite échelle. Nous avions ainsi un programme, « Territoires en résidences », qui empruntait le principe des résidences d’artistes. Nous installions, en immersion dans des collectivités, des équipes de sociologues, de spécialistes de la conception, de chercheurs. Elles étaient au contact d’un problème et observaient comment les élus pouvaient y répondre. Ces équipes faisaient ensuite des hypothèses en associant les élus, les agents et les citoyens, avant de les tester. Nous avons fait cela dans une vingtaine de territoires.

QUELLES ACTIONS, QUELS RENOUVEAUX AVEZ-VOUS IMPULSÉ ?

À partir de 2012, nos adhérents nous ont demandé de pouvoir créer un laboratoire de transformation publique au sein de leur structure. Nous avons donc simulé l’existence d’une fonction R&D, pendant 18 mois, dans 13 collectivités en mettant à disposition une équipe pluridisciplinaire de 4 personnes associées à une vingtaine d’agents volontaires qui travaillaient sur de vrais projets. Aujourd’hui, ces collectivités ont toutes, en interne, une équipe « labo », « transfo », « innovation » (de 3 à 15 personnes comme en Occitanie) dans laquelle on retrouve des designers, des sociologues, des agents détachés par d’autres directions… »

SUR QUOI TRAVAILLEZ-VOUS ACTUELLEMENT ?

Nous nous intéressons à l’innovation dans la gouvernance. Comment associer les citoyens ou les entreprises. Pour cela, nous avons monté un programme Erasmus. Avec un groupe de collectivités (Brest, Grenoble, Lille), nous partons à la rencontre de collectivités européennes qui ont adopté des démarches innovantes. Comme Bologne, en Italie, qui a passé près de 400 conventions avec les habitants, les entreprises pour gouverner un dispositif public, un équipement, un lieu. Ou encore dans des villes qui ont rebondi suite à des crises, comme Athènes où des initiatives sont nées de la volonté des habitants.

BIO EXPRESS
1995 : Responsable innovation sociale et numérique au Conseil départemental du Limousin
2004 : Membre du think tank Fondation internet nouvelle génération (FING)
2008 : Co-fondateur et délégué général de la 27e Région

Propos recueillis par Jérémy Paradis

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