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Municipales 2020 : relation Maire/DGS : quelles clés de réussite ?

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Municipales 2020 : relation Maire/DGS : quelles clés de réussite ?

La vision dichotomique selon laquelle l’élu décide et le fonctionnaire exécute n’a pas lieu d’être dans un contexte local de baisses de dotations aux communes, d’attentes fortes de nos concitoyens en termes d’efficacité des services publics, de l’importance accordé à la démocratie participative… Pour mener à bien le projet local, exécutif et fonctionnel doivent avoir une vision partagée et collaborative, afin de créer la nécessaire alchimie entre expertise et pouvoir de décision. Rencontre avec Philippe Cochet et Bernard Agarini, Maire et Directeur général des services de la Ville de Caluire-et-Cuire.

Philippe Cochet, Maire de Caluire-et-Cuire 

« Le Maire choisit le DGS avec lequel il souhaite travailler, de même que le DGS choisit l’élu dont il souhaite être le collaborateur : c’est une décision réciproque et un partage de point de vue sur le projet à mener pour la collectivité. »

UN BINÔME SUR LA MÊME TONALITÉ 

C’est nécessaire pour mener l’action avec rapidité et efficacité sur le plan exécutif pour l’un, et sur le plan fonctionnel pour l’autre. L’un et l’autre doivent pouvoir s’accorder au mieux, dans un échange le plus franc possible sur les actions à mener, à expérimenter, les améliorations à porter, et en toute loyauté. 

Et pour une bonne exécution de la partition, l’une des conditions est selon moi de fonctionner sur le même tempo sur le plan « chronobiologique ». Ce préalable « rythmique » est un gage d’efficacité dans la relation quasi-quotidienne entre le maire et son DGS, dans une posture de dialogue permanent pour gérer au plus près l’action municipale et, le cas échéant, pour pouvoir au plus vite écarter le moindre grain de sable risquant de ralentir ou d’enrayer la machine. Le DGS est pour moi, sur le plan technique et opérationnel, un apporteur de solution, pro-actif et dans l’anticipation permanente. Chacun se situe dans son rôle, le DGS ne se substitue pas au politique de même que l’élu n’entre pas dans la zone d’action opérationnelle du DGS. 

EN ÉVEIL SUR LES BESOINS EXPRIMÉS 

Dans un souci d’amélioration continue de l’action menée, le maire et son DGS restent en éveil permanent sur les besoins exprimés par les agents, par les concitoyens, mais aussi l’actualité juridique ou politique et son incidence sur l’action locale, de même que sur les modes d’actions innovants à déployer sur notre territoire. En effet, il est nécessaire de savoir prendre le temps de la réflexion, de redonner du sens à l’action en interne comme en externe dans une perspective d’efficience de la mission de service publique. Il faut donc considérer le tandem maire – DGS comme un couple qui ne peut pas ne pas fonctionner, puisqu’il constitue la base de la qualité de « l’opérationnalité » de la collectivité et par répercussion de la qualité des services aux administrés, ce pour quoi nous œuvrons.

Bernard Agarini, Directeur général des services de la Ville de Caluire-et-Cuire 

« La construction et l’entretien de la relation entre le maire et le directeur général des services peuvent s’appréhender selon trois temps : le temps du recrutement, celui de la relation au quotidien et enfin celui du dialogue prospectif. »

LA PHASE DU RECRUTEMENT DOIT ÊTRE UNE DÉCISION CONJOINTE

« Outre les expériences, compétences et autres points inhérents aux savoir-faire, c’est un échange sur les valeurs respectives qui fonde les bases d’une relation efficiente, de même qu’un partage de la vision sur le projet local à mener, et un accord sur les marges de manœuvre de chacun dans la conduite des actions. 

C’est, pour moi, sous ces conditions que le DGS peut au mieux décliner de manière opérationnelle le projet de mandature, trouver des solutions fiables, garantir leur faisabilité et les mettre en œuvre. La collaboration est donc, au départ, la résultante d’un choix mutuel, en confiance et dans le respect des prérogatives de chacun. »

UN DIALOGUE QUASI-PERMANENT 

« Le second doit apporter au premier des propositions et solutions réalistes, réalisables, soutenables dans un calendrier conjointement arrêté, ainsi qu’une information qualifiée et vérifiée. Puis, le DGS organise la mise en œuvre de la décision actée par le maire, en toute loyauté. Pour ma part, mon exigence quotidienne est de remplir ma mission du mieux possible, en ayant apporté une vraie valeur ajoutée pour concrétiser la décision de l’élu et servir au mieux les administrés. Cette exigence est nécessaire pour maintenir notre confiance réciproque, qui s’entretient et s’alimente quotidiennement, qui se renforce par la réussite des projet, les retours de la population… »

AIDER L’ÉLU À PENSER SA COLLECTIVITÉ 

Enfin, la prospective. Le rôle du DGS est d’aider l’élu à penser sa collectivité, son évolution… Pour prendre la métaphore musicale, il doit proposer de nouveaux arrangements, suggérer et faire entrer de nouveaux instruments dans l’orchestre pour enrichir l’interprétation de la partition. En définitive, le directeur général des services est à la fois chef d’orchestre et arrangeur, de la partition composée par le maire et son équipe. Basée sur une confiance totale, une vision partagée du projet pour la ville et une complémentarité efficace, tels sont les grands principes de la relation entre un maire et son DGS.




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