Confinement acte 2: ces communes qui motivent leurs commerçants à la vente en ligne
Face au confinement et à la menace d’une crise économique, de très nombreuses collectivités ouvrent les portes du e-commerce à leurs commerçants pour soutenir leur activité. Un système fortement encouragé par le gouvernement.
S'ils ne peuvent plus recevoir du public, les commerçants peuvent proposer leurs articles sur Internet. Pour financer et accélérer leur digitalisation, le gouvernement débloque 100 millions d’euros. Les communes et intercommunalités proposent, de leur côté, un soutien pragmatique en déployant des plateformes de vente en ligne ou market place.
À Bastia, la mairie soutient ainsi financièrement et logistiquement le projet compruinbastia.com. Il permet de passer commande dans les boutiques inscrites à la plateforme et d'être livré à domicile partout en Corse en 24 ou 48 heures. « La mise en place de ce dispositif, dans les délais les plus brefs, doit permettre aux commerçantes de rapidement générer des recettes, précise Pierre Savelli, le maire de Bastia. À l’approche des fêtes, nous devons toutes et tous modifier nos comportements de consommateurices et privilégier les circuits courts ainsi que le commerce de proximité de façon dématérialisée. C’est la seule solution qui nous permettra collectivement d’aider notre économie à surmonter la crise. » Les restaurants pourront également être présents sur la plateforme.
Au Touquet, la market place www.letouquetshopping.com, mise en place par les offices de commerce et de tourisme permet de remplir son panier en alimentation, déco, bien-être et loisirs. La Ville accompagne désormais la plateforme en solutionnant la livraison des colis en provenance des magasins actuellement fermés.
Petites villes contre géants du e-commerce
La Ville d’Auterive a, pour sa part, mis en place avec la collaboration d’une entreprise de son territoire, la market place auterive.oxiboutique.com. « Les Commerçants ont un outil qui fonctionne, disponible immédiatement pour vendre leurs produits en ligne en click and collect avec paiement en boutique au moment du retrait de la commande », détaille la municipalité qui lance, en parallèle, une campagne de communication afin de faire connaitre cet outil au plus grand nombre.
« Tout cela doit permettre de ne pas laisser les grands groupes comme Amazon récupérer toute la consommation qui se fait à distance. »
Autre commune à s’engager pour ses commerçants : Hesdin. « Nous avons décidé de leur prouver notre soutien le plus total en initiant et accompagnant la création d’une plateforme de vente en ligne : shop.hesdin.fr. Instinctif et efficient, il doit encourager chacun à privilégier les circuits courts ainsi que le commerce de proximité dématérialisé. »
Des plateformes prêtes à l’emploi et au commerce
D’autres collectivités ont choisi de mettre à la disposition des commerçants des outils alternatifs, des sites spécialisés dans la création plateformes, comme Ma Ville Mon shopping, filiale du Groupe La Poste. La start-up, lancée en 2015, « offre aux magasins la possibilité d’apporter de nouveaux services à leurs clients en leur mettant à disposition des services de livraison, de « click and collect » et de réservation ». Des dizaines de villes comme Vichy, Moulins, Marmande, Nantes… ont déjà adhéré à « Ma Ville, mon commerce ». D’autres collectivités viennent de la déployer comme Nogent-le-Rotrou. L’équipe du service commerce de la mairie propose, en effet, aux commerçants de la ville d’intégrer gratuitement ce nouveau service. « Les trente-cinq commerçants volontaires pourront créer leur boutique en ligne et y vendre leurs produits. D’autres commerçants les rejoindront. Tous regroupés sur un même portail digital, ils bénéficieront d’une visibilité renforcée à proposeront des paiements en ligne sécurisés, le retrait des marchandises en magasin ou la livraison à domicile. Cette nouvelle offre aidera les commerçants nogentais à surmonter l’épreuve du confinement et de la fermeture. Elle doit aussi s’imposer comme une alternative vitale au commerce local auprès de tous les adeptes des grandes plateformes de commerce en ligne. »
Autre plateforme française de commerce en ligne privilégiée par les collectivités : acheteza.com. 50 villes en sont adhérentes et 35 000 commerçants en sont utilisateurs. Craponne-sur-Azon propose désormais à ses commerçants d’y adhérer. Pour cela, elle vient de s’engager à prendre en charge l’adhésion annuelle des commerçants qui souhaitent ouvrir une page sur ce site. « Si cette solution ne répond que partiellement à la problématique actuelle, c’est toutefois une opportunité de communication, de visibilité à saisir. Cette vitrine virtuelle, n’est pas quelque chose d’éphémère et s’avère complémentaire à la boutique ou à son propre site internet, déclare la municipalité. Nous rappelons également plus que tout, que les actes d’achat dans cette période d’avant Noël sont avant tout des démarches citoyennes et responsables. »
Jérémy Paradis