piege a moustique sambuc

Des pièges à moustique dans un hameau camarguais

User avatar placeholder
Contenu rédigé par Damien Dutreuil

Dernière mise à jour : 14 août 2025

Face à la prolifération du moustique tigre et au retour en force des nuisances estivales, une solution technologique, écologique et entièrement française est en train de s’imposer comme une alternative crédible aux pesticides.

Conçue par la société Qista, cette borne nouvelle génération ne pulvérise aucun insecticide mais utilise la science du biomimétisme pour piéger sélectivement les moustiques femelles, les seules qui nous piquent. Une innovation qui s’exporte désormais sur tous les continents.

Le biomimétisme au service de la démoustication

Le fonctionnement de la borne Qista est d’une ingéniosité redoutable, car il imite à la perfection une proie humaine. Pour attirer le moustique, la machine met en œuvre une stratégie en deux temps. Premièrement, elle diffuse du dioxyde de carbone (CO₂) recyclé, simulant ainsi la respiration humaine qui attire les insectes piqueurs à plusieurs dizaines de mètres.

Deuxièmement, lorsque le moustique s’approche, il est attiré par un deuxième signal, plus subtil : un leurre olfactif breveté qui reproduit l’odeur de la transpiration humaine. Croyant avoir trouvé sa cible, l’insecte s’approche suffisamment près de la borne pour être capturé. Une cheminée d’aspiration, discrète et à faible consommation, se charge alors de l’aspirer et de le retenir dans un filet. Le piège est refermé.

Une solution ciblée pour préserver la biodiversité

L’atout majeur de cette technologie est sa sélectivité. Contrairement aux campagnes de démoustication par pulvérisation d’insecticides (adulticides ou larvicides), qui détruisent sans distinction tous les insectes d’une zone, la borne Qista ne cible que les hématophages : les moustiques et certains autres insectes piqueurs comme les moucherons.

À découvrir >  Espagne : Barcelone collecte les ordures en souterrain

Cette approche chirurgicale est essentielle pour la protection de l’écosystème. Les insectes pollinisateurs comme les abeilles et les papillons, ainsi que les prédateurs naturels des moustiques comme les coccinelles, ne sont absolument pas attirés par le dispositif. Le piège permet ainsi de réduire la nuisance pour l’homme tout en préservant l’équilibre et la richesse de la faune locale. C’est une démoustication sans insecticide, qui protège à la fois notre peau et la planète.

borne qista
La borne anti-moustiques Qista

Une efficacité prouvée sur le terrain

Développée à Vitrolles, près de la Camargue, une zone historiquement infestée, la solution a été longuement testée. Les études menées par la société et validées par des organismes indépendants font état d’une efficacité remarquable, avec une réduction moyenne de 88 % des nuisances liées aux piqûres dans les zones protégées par les bornes.

Le système a déjà convaincu une large clientèle. Il est utilisé par des particuliers pour protéger leur jardin, mais aussi par de nombreux professionnels du tourisme (hôtels, restaurants, campings) soucieux du confort de leurs clients. De plus en plus de collectivités locales s’équipent également pour protéger des espaces publics comme les parcs, les crèches ou les terrasses des maisons de retraite.

Une ambition Made in France à l’échelle mondiale

Derrière cette innovation se trouvent deux entrepreneurs français, Pierre Bellagambi et Simon Lillamand. Partant du constat des limites et des dangers des solutions chimiques, ils ont développé leur technologie avec une forte ambition de santé publique. Le « Made in France » n’est pas qu’un argument commercial, il est le gage d’un savoir-faire et d’un contrôle qualité rigoureux.

À découvrir >  Classement : quelles sont les villes françaises les plus attractives ?

Aujourd’hui, le succès de Qista a largement dépassé les frontières de l’Hexagone. Les bornes sont exportées dans une soixantaine de pays, notamment dans des zones fortement touchées par des maladies vectorielles comme la dengue, le chikungunya ou le virus Zika. De la Guyane au Sénégal, en passant par la Nouvelle-Calédonie, la petite borne provençale est devenue une arme de choix dans la lutte contre les épidémies transmises par le moustique tigre.

Le résumé

En Camargue, le Sambuc, hameau de 350 habitants dépendant de la ville d’Arles, expérimente un nouveau système pour protéger les habitations des moustiques. La méthode testée est une borne « attrape-moustique » particulièrement adaptée aux zones urbaines. Ces bornes (80 cm de haut, 40 de profondeur et 60 de large) ayant un rayon d’action d’une soixantaine de mètres de rayon, la collectivité en a implanté 11 afin de couvrir l’ensemble du hameau.

Le principe est le suivant : la borne simule la respiration humaine, grâce à deux consommables, composés de dioxyde de carbone et de phéromones. L’insecte s’approche, croyant piquer un être humain, puis il est aspiré par une cheminée et stocké dans un réservoir.

Solution écologique, la borne anti-moustique est reliée à l’éclairage public pour alimenter les batteries. Elle est développée et brevetée avec l’appui du Parc Naturel Régional de Camargue et du centre de recherche de la Tour du Valat.

Les premiers résultats au Sambuc semblent probants. Les pièges sont relevés quotidiennement et plusieurs milliers d’insectes sont ainsi piégés chaque jour. La population voit déjà la différence.