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Alexandre Réant et son piège à moustique : une révolution ?

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Contenu rédigé par Damien Dutreuil

Dernière mise à jour : 1 septembre 2025

C’est une nuisance qui vire au problème de santé publique. Le moustique, et plus particulièrement le moustique-tigre (Aedes albopictus), a colonisé la quasi-totalité du territoire français. Il transforme les jardins en zones interdites et fait peser la menace de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le Zika. Face à ce fléau, les solutions traditionnelles, souvent chimiques et peu sélectives, montrent leurs limites.

C’est dans ce contexte, au cœur des Landes, qu’un entrepreneur a décidé de changer de paradigme. Alexandre Réant, à travers sa société Nomoz, a développé un piège à moustiques qui repose sur une technologie de pointe et une approche respectueuse de l’environnement. Une innovation locale qui apporte une réponse concrète à un problème territorial majeur et qui illustre parfaitement la capacité des territoires à générer leurs propres solutions.

D’une nuisance personnelle à une solution collective

L’histoire de Nomoz est d’abord celle d’un homme confronté à un problème quotidien. Installé dans les Landes, un département où l’eau et la forêt créent des conditions idéales pour la prolifération des moustiques, Alexandre Réant subit, comme ses voisins, les assauts incessants de ces insectes. Père de famille, il refuse de se résigner à l’usage massif de produits chimiques nocifs pour la santé de ses enfants et pour la biodiversité de son jardin. Il cherche alors une solution à la fois efficace, durable et sûre.

Après une étude approfondie du marché et des technologies existantes, il constate qu’aucune ne répond pleinement à ses exigences. Fort d’une solide expérience dans le domaine de la tech et de l’industrie, il décide de se lancer dans l’aventure. Son ambition : concevoir le piège le plus performant et le plus sélectif possible. Plusieurs années de recherche et de développement aboutissent à la naissance de Nomoz, une entreprise qui puise sa légitimité dans cette expérience de terrain.

nomoz anti moustiques
Le fonctionnement de l’appareil Nomoz

Au cœur du piège : comment fonctionne Nomoz ?

Le piège à moustique Nomoz ne laisse rien au hasard. Son efficacité repose sur le principe du biomimétisme. L’objectif n’est pas de repousser les moustiques, mais de les attirer activement vers le piège pour les capturer. Pour cela, l’appareil simule à la perfection une proie humaine. Il reproduit les trois principaux signaux que le moustique femelle utilise pour repérer sa cible. Il faut savoir que seules les femelles piquent, car elles ont besoin du sang pour le développement de leurs œufs.

La technologie du Nomoz Pro combine donc trois leurres :

  1. Un leurre respiratoire : le piège génère du dioxyde de carbone (CO2) par un procédé catalytique à partir d’une bouteille de butane. Le CO2 simule la respiration humaine et attire les moustiques sur une longue distance.
  2. Un leurre olfactif : une cartouche de phéromones est ajoutée au flux de CO2. Elle diffuse un cocktail d’odeurs, comme l’octenol, qui imite les effluves de la peau et de la sueur humaine. C’est ce qui guide le moustique de manière plus précise une fois qu’il s’est approché.
  3. Un leurre thermique : la surface du piège est chauffée à une température proche de celle du corps humain, ce qui constitue le signal final pour l’insecte qui croit sa cible toute proche.
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Une fois que le moustique est à portée, un puissant ventilateur, silencieux et à faible consommation, l’aspire dans un filet de capture où il se déshydrate et meurt.

Une approche chirurgicale face aux pièges de masse

La véritable innovation de Nomoz réside dans sa sélectivité. C’est ce qui le distingue fondamentalement des solutions alternatives. Les lampes UV bleues, par exemple, attirent et électrocutent une multitude d’insectes sans distinction, ce qui inclut des papillons de nuit, des coléoptères et autres insectes utiles. Elles représentent un désastre pour la biodiversité nocturne. Les insecticides, eux, pulvérisent des poisons qui contaminent les sols, l’eau et affectent l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Le piège d’Alexandre Réant, grâce à sa combinaison de leurres très spécifiques, ne cible presque exclusivement que les moustiques et certains autres insectes piqueurs hématophages. Les abeilles, les papillons, les coccinelles et autres pollinisateurs ne sont absolument pas attirés par les signaux qu’émet le piège. Il s’agit d’une approche chirurgicale qui vise à éliminer l’espèce nuisible sans perturber l’équilibre de l’écosystème local.

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L’impact environnemental, un enjeu au cœur de la conception

Cette sélectivité est la pierre angulaire de la démarche écologique de Nomoz. En se concentrant sur les moustiques femelles, le piège interrompt le cycle de reproduction et permet de réduire durablement la population locale d’insectes. C’est une méthode de contrôle qui ne cherche pas l’éradication totale, mais la régulation à un niveau qui n’est plus une nuisance.

L’appareil est conçu pour avoir une empreinte carbone minimale. Le système de ventilation est optimisé pour une faible consommation électrique. L’utilisation d’une bouteille de gaz butane standard le rend autonome et facile à recharger. Il n’y a aucun pesticide, aucun produit chimique toxique qui se répand dans l’environnement. La sécurité est maximale pour les enfants, les animaux domestiques et la faune locale, qui peuvent évoluer dans le jardin sans risque.

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Cette approche s’inscrit pleinement dans une logique de développement durable et de gestion raisonnée des espaces verts. Elle offre aux collectivités, aux campings, aux hôtels et aux particuliers un outil de lutte qui est compatible avec la préservation de la biodiversité, un enjeu de plus en plus central dans l’aménagement des territoires.

Quelle efficacité sur le terrain ?

Un concept innovant doit faire ses preuves. Selon les données fournies par Nomoz et les retours d’utilisateurs, l’efficacité est au rendez-vous. Le piège peut capturer plusieurs milliers de moustiques par jour en période de haute activité. Installé au bon endroit, il permet de réduire de manière drastique la population de moustiques dans un jardin, avec des baisses qui peuvent atteindre 80 à 90 % après quelques semaines de fonctionnement.

Pour un résultat optimal, le positionnement est stratégique. Le piège doit être placé à l’extérieur, entre les zones de repos des moustiques (haies, massifs humides, zones ombragées) et les lieux de vie (terrasse, piscine). Il fonctionne comme un garde du corps, qui intercepte les nuisibles avant qu’ils n’atteignent leur cible. L’entretien est simple : il suffit de changer la bouteille de gaz et la cartouche de leurre toutes les 4 à 5 semaines et de vider le filet de capture.

Une innovation locale qui essaime sur le territoire

Née et basée à Soorts-Hossegor, dans les Landes, la société Nomoz est un exemple concret d’innovation territoriale. Elle apporte une réponse high-tech à un problème local qui est devenu national. Le succès de l’entreprise montre qu’il est possible de développer une industrie de pointe en dehors des grandes métropoles, au plus près des besoins des usagers.

La commercialisation, d’abord locale, s’est étendue à toute la France. Le piège Nomoz Pro s’adresse aussi bien aux particuliers qui veulent retrouver la jouissance de leur jardin qu’aux professionnels du tourisme ou aux collectivités qui ont une responsabilité dans le confort et la sécurité sanitaire de leurs administrés. En équipant des espaces publics, des écoles ou des centres de loisirs, un territoire peut améliorer significativement la qualité de vie de ses habitants. C’est une démarche proactive qui répond à une attente citoyenne de plus en plus forte pour des solutions écologiques et efficaces.